Un maréchal des logis de la duchesse Anne

 

Guillaume de Boisboissel, maréchal des logis de la duchesse Anne

Le terme "maréchal des logis" a très tôt désigné des agents du pouvoir royal médiéval, notamment sous son aspect guerrier. Le maréchal, ou les maréchaux, avaient comme rôle de seconder le connétable dans ses fonctions, essentiellement la conduite de la guerre et la juridiction du point d'honneur. (Dans certains cas, comme en France, maréchaux et connétables ont également été chargés de la police des grands chemins, ce qui a donné naissance au terme maréchaussée pour désigner la gendarmerie)

Guillaume de Boisboissel, à la suite du siège de Guingamp, est qualifié de maréchal des logis de la duchesse Anne. Il semblerait que ce titre prestigieux lui ai été donné ultérieurement à la prise de Guingamp, peut-être en remerciement de son action en faveur de la cause du roi de France, le nouvel époux de la duchesse par son mariage en 1491.

En 1493, Charles VIII comprit Guillaume de Boisboissel, pour 30 livres, dans les retenues qu'il fit faire sur les appointements de ses officiers et de ceux de la duchesse-reine pour subvenir au frais de son expédition du royaume de Naples. (Dom Maurice)

Il est porté dans le compte de Victor Gaudin, argentier de la reine Anne, dressé en vertu des lettres patentes de cette princesse du 25 novembre 1498, parmi les seigneurs de la cour qui portèrent le deuil du roi Charles VIII (Histoire de Bretagne, tome II, p192, 240; Mémoires pour servir à l'histoire de Bretagne tome III, col 733, 793, 856)

On le voit enfin dans un compte du trésorier général de Bretagne commencé le 1er janvier 1501 porté comme ayant touché 400 livres de ses appointements. (Armorial Breton, Gui le Borgne, in4e, p24)

Les guerres d'Italie

A la mort de Charles VIII en 1498, mort sans postérité, le trône de France revient à Louis XII, qui rompit sa précédente union avec Jeanne de France pour épouser la duchesse Anne et la Bretagne.

Le 10 décembre 1508, Louis XII roi de France, Maximilien, Ferdinand d'Aragon et le pape se liguent contre Venise. Au début du mois d'avril 1509, Louis XII attaque la ville lacustre. Les vénitiens sont battus à Agnadel par Bayard et ses soldats. Mais les ententes évoluant rapidement, les suisses, auparavant alliés des français, se mettent au service du pape. Ferdinand d'Aragon, Henry VIII et le pape s'en prennent au duc de Ferrare, ami des français. En octobre 1510, la guerre éclate entre les français et la papauté. Louis XII arrive à Bologne en mai 1511 où Jules II est installé: ce dernier a quitté la ville quelques jours auparavant. Le 5 octobre il met en place la Sainte Ligue contre les français. Elle regroupe Venise, l'Espagne et le Saint-Siège. Henry VIII et les suisses s'y intègrent par la suite. Cette Ligue est vaincue le 11 avril 1512 à Ravenne au cours d'une bataille qui fait dix milles morts. Gaston de Foix, artisan de cette victoire, y est tué. Mais en Juin, l'armée française est en déroute, recule et finit par quitter la péninsule. Par la suite, les Français essayeront de reprendre Milan en mai 1513 mais seront battus. Louis XII se réconcilie avec le pape et signe une trêve avec Ferdinand d'Aragon le 13 mars 1514.


Commencées sous Charles VIII en 1494, les guerres d'Italie virent s'illustrer le même Guillaume de Boisboissel qui se fit remarquer lors du siège de Guingamp. Il fut au nombre des principaux seigneurs de Bretagne, ainsi que les sires de la Hunaudaye, de Kercado, de Volvire, ... qui s'illustrèrent dans les guerres que Chaumond d'Amboise, maréchal de France, fit aux Vénitiens, aux Suisses et autres alliés du Saint Siège en Italie, en 1509, 1510 et 1511. (d'Argentré, Histoire de Bretagne, livre XIII, chap 66)

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