La bataille de la Roche Derrien

 

 

La bataille de La Roche Derrien le 18 juin 1347

Montfort parvint à s'évader, et passa en Angleterre où il convainquit le roi d'Angleterre Edouard III de lui confier une armée qui débarqua en Bretagne en 1345, commandée par d'Agworth.

En 1347, d'Agworth attaque Blois qui fait le siège de la Roche Derrien, et la bataille tourne à l'avantage des Anglais. Charles de Blois étant sur le point de se faire capturer, des chevaliers bretons lui enjoignent de s'enfuir pendant qu'ils lui couvrent la retraite en faisant don de leur vie.

 

Chesnin (ou Thesnin ou Thibaut) de Boisboissel, chevalier banneret, fait partie des vingt-trois chevaliers de cette distinction au service de Charles de Blois, c'est à dire qu'il commande à plusieurs chevaliers, porte une bannière carrée au haut d'une lance, et possède un cri de ralliement ou de guerre autour de celle-ci (voir http://www.blason-armoiries.org/institutions/c/chevaliers-bannerets.htm)

Chevalier de grande valeur, il fut avec les seigneurs de Châteaubriand, de Rays, de Rostrenen et de la Jaille, tous reconnus parmi les plus distingués de Bretagne, tué en rempart sur le corps du malheureux Charles de Blois en le défendant. (annotation manuscrite de la "recherche de la noblesse de Bretagne, bibliothèque du collège héraldique de France et Dom Lobineau, t. i, p. 340 ; dom Morice, Histoire… , t. i, p. 276 ; Bertrand d’Argentré, L’histoire de Bretagne ..., 1588, 315 vo )

De multiples sources font mémoire de cet acte de bravoure:

- Dom Maurice cite: "Les principaux seigneurs qui périrent dans cette nuit furent les sires de Laval, de Montfort, de Châteaubrient, de Derval, de Rougé, de Quintin, de Rais, de Rieux, de Machecou, de Rostrenen, de Loheac, de la Roche et de la Jaille, Guillaume de Quintin, Geoffroi de Tournemine et Thibaud de Boisboissel avec 4000 hommes d'armes" Dom Maurice; Livre VII p 276.

- Pierre Le Baud cite: "le vicomte de Rohan,le sire de Laval et son fils prins, le sire de Derval, le sire de Quintin, missire Guillaume son fils, et missire Jean son autre fils y eut le nez couppé ; le sire de Chasteaubriend, le sire de Rouge, missire Geffroy de Tournemine, missire Thibault du Bois-Bressel" (Pierre Le Baud, Histoire de Bretagne ..., op. cit., p. 305)

- Jules-Édouard-Marie Viard cite les Grandes Chroniques de France, t. ix, 1937 ; p. 301-4 : Cette nuit veilloient en l’ost du duc messire Robert, ayol du seigneur de Beaumanoir, monseigneur de Derval et moult de autres seigneurs chevaliers [...] Endementres que le duc et le visconte de Quoetmen se combatoient [...] Et y moururent des barons : c’est assavoir le viscomte de Rochan, l’un des plus riches hommes de Bretaigne, le seigneur de Derval, le seigneur de Quintin et monseigneur Guillaume son filz, et messire Jehan son autre filz si ot nés copé, le seigneur du Chastiau de Brience, le seigneur de Rogé, messire Geffroy de Tournemine, messire Geffroy de Rosdranen, messire Chevin Biauboisel, le seigneur de Vauguion, et si pristrent son filz, et moult d’autres barons et nobles hommes y furent mors et les autres pris, mais il en tuèrent plus qu’il n’est pristrent. (Grandes Chroniques de France, t. ix, 1937 ; p. 301-4)

En mémoire de ce fait héroïque, le blason de la famille porte pour cimier une couronne de laurier (annotation manuscrite de la "recherche de la noblesse de Bretagne, bibliothèque du collège héraldique de France), certainement donnée par le bienheureux Charles de Blois lui-même (voir le blason de la page d'accueil de ce site).

L'orthographe réelle du prénom de ce chevalier prête à discussion. En effet d'après monsieur Bertrand Yeurc'h, le prénom Thibault que nous rencontrons vient des mauristes qui l'ont trouvée dans d'Argentré qui recopie Le Baud. Ce dernier donne comme source « Cronicques du roy Philippes de France, et de sire Jean Froissart ». Or Froissart mentionne bien le décès de vingt-trois bannerets sans donner de nom, alors que les grandes chroniques de France fournissent une liste nominative. Le Baud a suivi l'ordre de cette liste jusqu'à « messire Chevin Biauboisel » en faisant l'impasse sur Rostrenen. Celui-ci est appelé « dominus Thomas Beauboissel » dans la chronique de Richard Lescot (Jean Lemoine, Chronique de Richard Lescot, religieux de Saint-Denis (1328-1344) suivie de la continuation de cette chronique (1344-1364), 1896, lii-264 p. (p. 79-80)). À cause de la rareté du prénom, il y a eu plusieurs confusions. Thevinus a été lu comme Thomas ou Cheninus. Thibault pourrait être le développement du prénom abrégé en Th. L'auteur de ce site quant à lui privilégie le prénom Chenin ou Cheninus, prénom de la branche des Boisboissel auquel il est rattaché.

 

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