Jean du Bois de Gennes

Pilote et AS de guerre 1914-1918 (5 victoires), de l'escadrille des Cigognes,

pilote de l'Aéropostale

Chevalier de la Légion d'Honneur, Médaille militaire, Croix de Guerre 1914-1918

1895 - 1929

 

Jean-Charles-Auguste du Bois de Gennes, comte Jean de Gennes, naquit à Desvres (Pas-de-Calais) le 16 février 1895. Il fit ses études chez les jésuites, au collège de Marneffe (Belgique). Lors de la déclaration de guerre, il s'engagea comme volontaire au 51e régiment d'artillerie le 25 septembre 1914. Passé comme maréchal des logis au 12e régiment d'artillerie, il fut nommé aspirant le 1er mars 1915. Il servit comme chef de section d'une batterie de tir, fut observateur aux tranchées et agent de liaison auprès de l'infanterie. Il se fit remarquer par son efficacité dans le maniement des armes, bénéficiant d'un coup d'œil remarquable dans l'observation, toujours très calme sous le feu, brave et courageux, jouissant d'une constitution physique excellente, étant très robuste et résistant à la fatigue. Il passa dans l'Aviation le 15 septembre 1916 lorsque son frère André fut fait prisonnier. Il se forma à l'Ecole d'Aviation à Dijon, à Buc, à Avord et à Pau, et passa son brevet militaire le 25 février 1917. Il fut affecté le 25 avril 1917 comme pilote de chasse dans l'escadrille n° 57 dite des Cigognes et combattit aux côtés de Guynemer. Il finit la guerre comme lieutenant et fut démobilisé le 1er septembre 1919, restant affecté dans la réserve (34e régiment d'aviation au Bourget). Ses faits d'armes lui valurent cinq citations :

" Ordre de la 13e Division (3 mai 1916) : Très brave, est resté debout sans abri au milieu de sa batterie sous un feu violent pour transmettre les commandements; a été blessé. "

" Ordre de la 6e Armée (20 octobre 1918) : Après avoir été blessé dans l'artillerie, a fait preuve dans l'aviation des plus belles qualités d'entrain et d'audace. A livré de nombreux combats et a contraint plusieurs avions adversaires à atterrir désemparés. Le 21 octobre 1917 a abattu un avion ennemi. "

" Ordre de la 6e Armée (30 janvier 1918) : Pilote remarquable d'audace et de sang froid. Le 19 janvier 1918 a attaqué trois avions ennemis et a abattu l'un d'entre eux (2e avion). "

" Ordre de l'Armée (2 mai 1918) : Pilote de grande valeur, plein de bravoure, de dévouement et d'habileté. A fait preuve journellement de la plus belle ardeur combative. A abattu en moins de vingt-quatre heures deux avions ennemis qui se sont écrasés au sol (3e et 4e victoires). "

" Ordre de la 6e Armée : Pilote remarquable par son mépris souriant du danger, sa bravoure et son audace. A remporté sa 5e victoire en incendiant un drachen le 30 mai. A été blessé pour la 3e fois le 31 mai pendant qu'il mitraillait au ras du sol l'infanterie ennemie. "

Il pilota divers types d'avion : Blériot, Nieuport, Spad, Bréguet XIX, et totalisait 700 heures de vol dont 500 sur l'ennemi. La tradition familiale veut également qu'il ait eu plus de 5 victoires à son actif.

 

Avec ses 5 victoires, il fut qualifié d'AS de guerre, l'un des 182 as de nationalité française que l'aviation française a compté durant la grande guerre. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_as_de_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale.

Il fut chevalier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire, Croix de Guerre 1914-1918 (4 palmes et une étoile). Après la guerre, il tenta diverses expériences en agriculture - notamment à Varennes puis à Longueplaine (en Sorigny, Indre-et-Loire) - puis dans le commerce automobile, avant d'être engagé en 1929 comme pilote de ligne de la Compagnie Générale Aéropostale à Toulouse. Il mourut accidentellement, étant en mission, tombé en mer aux commandes de l'avion Latécoère n° 25 devant Moulay-bou-Selham, au Maroc, le 17 septembre 1929 . Son corps rapatrié en France a été inhumé au cimetière Montparnasse (voir note 1).

Il épousa à Paris (XVIe) le 17 novembre 1917 en l'église Notre-Dame d'Auteuil Maud ROBINSON (voir note 2), veuve en 1ères noces de Blish-Elbridge Thompson, fille de Franklin-Albert Robinson et d'Ella West. Elle perdit son premier mari dans le naufrage du Lusitania, en 1915, alors qu'elle-même put en réchapper.

Note 1: Son nom a été gravé à côté de ceux de ses camarades de l'Aéropostale morts en service aérien sur la plaque commémorative de l'hôpital français de Buenos-Aires.

Note 2: Les témoins furent Yves de BOISBOISSEL, beau-frère du futur, Edouard DUSEIGNEUR, pilote de chasse (depuis général d'aviation), ami du futur, Amy PEARL et Herbert BERGAMINI, amis de la future.

 

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